des images et des mots, des mots sur les images de la mobilité académique [cfp]

Internationale Tagung der Universität Freiburg & Movetia

DATUM und ORT
13.-14. Nov. 2025, Universität Freiburg (CH)

MODALITES DE PARTICIPATION

Les propositions de communication et les demandes d’inscription au colloque devront être envoyées à l’adresse suivante : alessandra.keller-gerber@unifr.ch. La participation est gratuite, hormis pour la participation au repas festif du jeudi soir (60 Frs.).

Format attendu des propositions de communication:
– Un résumé de 500 mots, une bibliographie sélective et 5 mots-clés

Calendrier:
– Dépôt des propositions : 30 mai 2025
– Retour des évaluations et confirmation d’acceptation : juillet 2025

A l’issue du colloque, la publication d’un ouvrage dédié à la thématique est envisagée.

PLUS D’INFORMATIONS

Se positionner et se re-positionner, se présenter, se voir représenté.e, se sentir représenté.e et s’être représenté.e, s’interroger, voir et donner à voir, apprendre à être et en parler… Tous ces verbes – fortement polysémiques parce qu’associés à des attitudes, des gestes et des pensées – impliquent des discours diversifiés concernant l’expérience à l’étranger : des récits ou bribes de récits, des flashs et des clics, des likes qui s’énoncent, s’échangent, s’exhibent dans des espaces privés, entre pairs, ou dans des sphères semi publiques comme les réseaux sociaux. Mais à la classe de langue, à l’institution universitaire, aux commanditaires ayant financé le voyage, l’on réserve des versions doublement « polissées » de ces discours : polissées par le temps qui s’est écoulé d’abord – car l’écriture d’un rapport se fait au moment du retour – et polies car monnayées au sein d’une négociation particulière et hiérarchisée, visant l’octroi d’une note, de crédits ECTS, ou jouant le rôle d’un contre-don.

Dans le cadre d’un projet financé par Movetia – agence suisse pour la promotion des échanges et de la mobilité au sein des systèmes éducatifs suisses et européens – nous avons mis en place des ateliers de formation pour accompagner l’installation d’étudiant.e.s venu.e.s passer un semestre à Fribourg, Lausanne, Neuchâtel ou Genève. Cette formation en ligne sur trois cycles (sept. 2023 – déc. 2025), demande d’apposer des mots sur des images que l’apprenant.e aura construites et choisies. Elle s’articule sur les étapes-clé d’un séjour d’échange : la décision du départ et sa préparation, la phase d’atterrissage et l’installation, le quotidien à l’étranger, la préparation au retour et le retour effectif dans le pays de départ, ou la poursuite du voyage. De ces expériences didactiques et de ces échanges entre les participant.e.s émergent des discours renseignant sur les envies de dire, et de se dire, à soi et aux autres, durant le séjour à l’étranger.

En association à cette recherche de terrain concernant le contexte suisse, nous lançons aujourd’hui un appel à l’international pour que se concrétise le second objectif du projet : la mutualisation des expériences didactiques et professionnelles, sociales et de recherche, autour des dispositifs novateurs de formation linguistique et socioculturelle des étudiant.e.s en mobilité. Sans considérer que les frontières entre la classe et le monde doivent nécessairement se fluidifier – ce qui amènerait à homogénéiser les discours qui s’y produisent – la question que nous posons est donc : comment faire pour que l’accompagnement apporté aux étudiant.e.s en mobilité académique – qu’il concerne l’apprentissage de la langue et/ou de la culture cible – s’affranchisse de l’artificialité, de la norme, de la stéréotypie qui le caractérisent encore trop souvent ? En d’autres termes comment les discours multiples produits au sein et autour de l’expérience du voyage – hétérogènes autant dans leurs formats que dans leurs projets idéologiques – puissent être mis au centre des formations?

Autour de nos questions, 4 axes (potentiellement articulés et non exhaustifs) pourraient nourrir les réflexions :

AXE 1 : Les pratiques réflexives sont autant des méthodes de recherche que des outils d’enseignement. Quand elles sont associées à l’apprentissage des langues ou aux expériences de mobilité, elles donnent lieu à des narrations fortement autobiographiques de natures variées (autobiographies langagières, journaux de bord et d’apprentissage, récits visuels, cartographies impliquant différents types de supports, etc.). Quels sont les rapports, dans ces domaines, entre expériences de recherche, ingénierie pédagogique, et enseignements donnés in situ ? Quand on voyage, quel rôle les différentes langues («maitrisées» ou en cours d’apprentissage) jouent-elles dans la mise en mots des expériences vécues?

AXE 2 : L’acte de pensée précède nécessairement l’acte de langage (Vygotsky [1934]). Le geste photographique, le dessin tracé sur une feuille, permettent de renverser le déroulement traditionnel des apprentissages linguistiques et culturels. Au lieu d’amonceler patiemment des connaissances, brique par brique, on peut ainsi partir de la « maison construite » pour exprimer une idée. L’usage d’un média(teur) force un détour hors de soi, nécessaire pour que le « je » s’exprime1. Dans ce contexte, en association aux images, les nouvelles technologies – les traducteurs automatiques, par exemple – démultiplient les possibilités de trouver le mot juste, et de le réinvestir de manière instantanée. Dans des espaces culturels d’échanges plurilingues et multimodaux, quels dispositifs didactiques sont mis en placeet comment le.la formateur.trice en langue/culture se positionne-t-il.elle? Les propositions liées à cet axe pourraient amener à relire certains des nouveaux descripteurs du Volume complémentaire du CECRL, concernant les compétences en matière de médiation et de plurilinguisme.

AXE 3 : La parole a pris le dessus sur les gestes qu’elle accompagne, au travail comme à l’université – ce sont ces objets que traitent les didacticien.ne.s du français sur objectif spécifique (FOS) et du français sur objectif universitaire (FOU). Si le métier d’étudiant.e à l’étranger a fait l’objet de travaux de recherche et de publications nombreuses – la collection Réussir ses études en français est, par exemple, centrée sur les compétences linguistiques requises spécifiquement par des étudiant.e.s allophones inscrit.e.s en lettres, économie ou en école d’ingénieur – qu’en est-il des compétences transversales liées à l’expression du vécu, dans son immédiateté ? Il s’agit peut-être d’envisager un interstice entre le FLE et le FOU, qui se donnerait comme objectif spécifique l’expression, en langue-cible, du vécu dans le nouveau contexte.

AXE 4 : Quelles images pour quelle(s) culture(s) en classe de langue ?

Le dernier axe pose la question plus générale de ce que l’on entend dans le mot « culture » – que l’on soit enseignant.e, apprenant.e., voyageur.euse et touriste, ou chercheur.euse en didactique des langues et de la mobilité. Quand l’on intègre des images dans les démarches pédagogiques destinées à la classe, quel est leur statut ? Quelle est leur fonction ? Quelles en sont les lectures possibles ? Comment sont-elles choisies, par qui, pourquoi, pour quoi faire, pour quoi dire et pour faire dire quoi ? Quelles sont les iconographies de référence et comment se font-elles matrices, à leur tour, de la mise en scène du soi qui voyage?


Cet évènement s’envisage dans une suite (non-exhaustive) de manifestations scientifiques et didactiques récentes, qui en ont fortement inspiré les axes, comme la journée d’études Migrations et dynamiques identitaires, regards pluriels sur les parcours de mobilité des enseignant.e.s et des élèves, organisée à la HEP de Fribourg (17 janvier 2024), ou les colloques CULTURE(s) (HEP Bejune, Bienne, 29 février 2024), Penser, pratiquer et vivre le plurilinguisme (Université Masaryk, Brno 6-7 juin 2024), La relation en didactique des langues, (Laboratoire DILTEC, Paris 28-29 novembre 2024), ou encore le colloque PAAS Pratique artistiques et approches sensibles en didactique des langues-cultures – Contextes & appropriations qui aura lieu à Toulouse les 14, 15 et 16 mai 2025.


En partenariat avec : le Laboratoire DILTEC (Sorbonne nouvelle, Paris, France), l’Université Masaryk (Brno, République Tchèque), la Maison des langues (Université de Genève, Suisse) et le Centre de langues de l’Université de Neuchâtel (Suisse).

Schreibe einen Kommentar

Deine E-Mail-Adresse wird nicht veröffentlicht. Erforderliche Felder sind mit * markiert