L’IRDP a célébré ses 50 ans sous le signe de la diversité

La diversité: un défi pour l’école, une question pour la recherche. Telle était la thématique lancée par l’Institut de Recherche et de Documentation Pédagogique (IRDP) pour souffler ses 50 bougies. Proposant d’aborder ce sujet sous le prisme d’enjeux pratiques et théoriques, l’IRDP a organisé une série d’animations le 19 septembre ainsi qu’un colloque le jour suivant, attirant autant de chercheur·e·s que de praticien·ne·s issu·e·s de domaines fort variés. Dans notre 2ème podcast, Jean-François de Pietro (collaborateur scientifique à l’IRDP), nous explique ce qui a motivé le choix de cette thématique. Il y relève également les principaux défis découlant de la diversité des langues et cultures à l’école.

Podcast n°2: Jean-François de Pietro (IRDP)

Lors de la journée de colloque, les intervenant·e·s ont abordé le sujet sous des angles très différents. Le potentiel et les limites de la diversité linguistique à l’école se sont invités dans chaque conférence et débat. Le statut et le rôle des langues interagissent avec d’autres aspects (genre, origines socio-économiques, capacités cognitives, etc.), conditionnant souvent les dynamiques de classe et le parcours scolaire des élèves.

Chaque intervenant·e a proposé des pistes de réflexion, parfois des solutions, concernant la prise en charge de ces multiples diversités à l’école. On a discuté d’une part de la manière d’utiliser la/les langue(s) en classe, de l’/les enseigner aux élèves pour former leur perception de la diversité de genres (Daniel Elmiger) ou de langues (Céline Buchs). D’autre part, la façon d’intégrer ou non le monolinguisme ou le plurilinguisme des élèves dans le contexte scolaire a fait l’objet d’analyses, se penchant sur les inégalités sociales que la prise en considération ou non de cette diversité peut générer durant le processus de sélection scolaire (Alexandre Duchêne, Lise Gremion), ainsi que sur les enjeux d’une évaluation réalisée en contexte inclusif (Marion Dutrévis). Dans chacune de ces contributions, il est apparu que les ressources linguistiques et culturelles des locuteur·trice·s pouvaient tantôt être perçues comme un atout désirable, tantôt comme un défaut que l’école cherche à corriger… ou à sanctionner.

Si le matériel d’enseignement et d’évaluation a évolué grâce aux technologies, force est de constater que le numérique ne règle pas tous les problèmes de l’école comme par magie. Lors des discussions qui ont suivi la présentation de Jessica Dehler Zufferey „le potentiel du numérique: différencier sans isoler“, le public a exprimé de nombreuses craintes. Les principales questions relevaient d’aspects éthiques : comment gérer les banques de données générées par les logiciels éducatifs? ou encadrer la transmission d’informations à des institutions chargées d’évaluer et objectiver les parcours d’élèves? Ou encore, comment sécuriser le stockage de ces informations à long terme alors que personne ne semble véritablement connaître les risques pour les générations futures? La réponse à ces questions constituera probablement l’un des plus grands défis pour l’IRDP – et l’ensemble des chercheur·e·s, didacticien·ne·s et enseignant·e·s – des 50 prochaines années. Qu’ils soient bénéfiques ou néfastes, les effets potentiels du numérique dans les processus d’apprentissage des langues sont encore méconnus. Ils ne doivent certainement pas être déterminés par le seul langage des robots.

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