« Les parents comme coachs linguistiques ? », tel était le thème général du colloque 2021 de l’APEPS, qui s’est tenu fin novembre dernier à Biel/Bienne. Emile Jenny, récemment élu président de l’APEPS, fait le point sur le colloque dans une interview bilingue et propose des réflexions pour l’école.
CeDiLE: Können Sie die APEPS kurz vorstellen? Welche Ziele verfolgt der Verein?
L’Association pour la promotion de l’enseignement plurilingue en Suisse (APEPS) a été fondée en 1994 suite au Forum L2 de la CDIP sur l’enseignement bilingue, tenu à Ascona en 1993. Ses objectifs étaient et sont encore de promouvoir l’enseignement bilingue à tous les niveaux de la scolarité et de mettre en réseau les actrices et acteurs politiques, scientifiques et de l’enseignement dans la perspective d’une approche bi-plurilingue tout au long de la vie. Aujourd’hui, l’association compte plus de 140 membres et vise toujours à soutenir tout projet allant dans le sens d’une éducation plurilingue.
Was hat Sie dazu veranlasst, das Thema «Rolle der Eltern» für die Tagung zu wählen?
Die APEPS definiert für ihre Tagungen jeweils einen Hauptschwerpunkt, z.B. die Vorschulerziehung, die Förderung der Mehrsprachigkeit im Kindergarten, in der Primarschule oder im Zusammenhang mit Kindern mit Migrationshintergrund. Für die Themenwahl «Rolle der Eltern» gab es mehrere Gründe:
Die Covid-Pandemie war sicherlich ein Auslöser. Die Schliessung der Schulen im Frühling 2020 hat viele Eltern dazu veranlasst, ihre Kinder beim Lernen zu begleiten. Auch wenn dieser Zeitraum in der Schweiz im Vergleich zu den wesentlich längeren Schulschliessungen z.B. in Italien oder England nur relativ kurz war, wurde sehr schnell klar, dass Eltern, die dem Schweizer Schulsystem nahestehen bzw. damit vertraut sind, ihren Kindern viel besser helfen konnten als andere. Dies zeigte einmal mehr, wie wichtig die Rolle der Eltern für die schulische und damit auch die sprachliche Entwicklung ihrer Kinder ist.
Wir haben aber auch mehrere Personen in unserem Vorstand, die im Bereich des Sprachaustausches tätig sind und die sich schon lange Gedanken darüber gemacht haben, dass die Arbeit mit den Eltern die Basis für den Erfolg oder sogar die Aufrechterhaltung eines Sprachaustauschs ist. Konkrete Beispiele aus dem Wallis haben gezeigt, dass, wenn die Eltern Teil des Projekts sind und gut über die Ziele eines Austauschs informiert sind, der Austausch viel eher gelingen kann.
Schliesslich hat die Frage der Beziehung zwischen Schule und Familie in Zusammenhang mit der Migration und der Mehrsprachigkeit in den letzten 20 Jahren an Bedeutung gewonnen. Zudem erschien es uns wichtig zu zeigen, dass die APEPS sich für die Mehrsprachigkeit der Schweizer Bevölkerung im weitesten Sinne interessiert, z.B. indem sie den Lehrpersonen Wege aufzeigt, die ein gegenseitiges Verständnis und eine bessere Zusammenarbeit zwischen Schule und mehrsprachigen Familien fördern. Dies geschieht insbesondere durch eine Anerkennung und Aufwertung der Mehrsprachigkeit aller Schülerinnen und Schüler.
Welches sind die Haupterkenntnisse der Tagung?
La question des échanges a joué un rôle central dans le colloque. Il a notamment été mis en avant que lorsqu’un élève effectue un échange réussi, les chances sont très grandes pour qu’il/elle ait envie de répéter cette expérience dans le futur. L’accent ne doit donc pas nécessairement être mis sur les apprentissages langagiers en premier lieu, mais bien plus sur l’expérience en soi, la découverte d’une autre région, d’autres personnes et d’autres langues. Ceci plaide en faveur d’une didactique de l’échange. Par ailleurs, le premier projet de mobilité des élèves en âge scolaire provient le plus souvent d’une impulsion des parents. Il est donc évident que la famille joue un rôle crucial dans la tenue d’un échange, mais également dans sa réussite, car l’attitude des parents envers une autre culture va influencer celle de leurs enfants. Pour bien préparer l’échange, il faut donc informer les parents sur tous ces points importants et s’assurer d’une collaboration fructueuse.
Trop souvent encore, l’école et la famille ne travaillent pas de manière conjointe aux apprentissages des élèves et des tensions entre ces deux contextes peuvent avoir des effets négatifs sur le déroulement de la scolarisation des enfants.
Nous avons aussi vu à quel point les parents jouaient un rôle dans la réussite scolaire de leurs enfants et avons tenu à donner de la place à la question des langues de la migration. Trop souvent encore, l’école et la famille ne travaillent pas de manière conjointe aux apprentissages des élèves et des tensions entre ces deux contextes peuvent avoir des effets négatifs sur le déroulement de la scolarisation des enfants. Les familles migrantes peuvent éprouver d’autant plus de difficultés à collaborer avec l’école que leur culture scolaire est différente, et que certaines barrières langagières entravent cette collaboration. Par ailleurs, les langues premières des élèves ne sont pas encore assez souvent reconnues et valorisées comme des ressources de ces élèves, ce qui peut aussi avoir un effet négatif sur le sentiment de bien-être de ces élèves, et par ricochet sur leur implication à l’école. Nous avons donc présenté plusieurs projets et du matériel didactique permettant de faire entrer les langues premières des élèves dans leur classe et où parents et enseignant-e-s travaillent des contenus en partenariat.
Ainsi, il est important que l’école ouvre ses portes aux familles et permette aux parents de s’impliquer dans les apprentissages de leurs enfants, sans pour autant mélanger les rôles.
Was bedeutet dies für den Unterricht der Volkschulstufe?
L’École prend en charge un nombre croissant de responsabilités. L’ajout de nouvelles matières dans les plans d’études, par exemple l’éducation numérique, montre bien à quel point elle doit être réactive à l’évolution de la société. La question de la collaboration école-famille est très subtile, car elle n’est prescrite nulle part et nécessite l’implication des deux parties. On sait aujourd’hui que les enfants qui ressentent des tensions entre leur école et leurs parents ont plus de chance d’éprouver des difficultés dans les apprentissages et une perte de motivation. Ainsi, il est important que l’école ouvre ses portes aux familles et permette aux parents de s’impliquer dans les apprentissages de leurs enfants, sans pour autant mélanger les rôles. En lien avec le plurilinguisme, quelques activités toutes simples peuvent permettre aux parents et aux élèves plurilingues de se sentir reconnus dans l’école suisse. Les activités d’ouverture aux langues (EOLE) en sont des exemples, mais il est aussi possible de demander à des parents de raconter une histoire dans leur langue première à la classe ou de participer à une activité de l’école en tant que personne experte. Ceci demande bien entendu du temps aux enseignant-e-s, mais les retombées d’une bonne collaboration école-famille en valent la peine. Le site de l’association DULALA, qui a participé à notre colloque, propose de nombreuses ressources pour les enseignant-e-s allant dans ce sens (https://dulala.fr/).
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